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Parc National des Pyrénées : la saga du conseil d‘administration

mardi 20 octobre 2009 par Rédaction

Parc National des Pyrénées : la saga du conseil d‘administration

Plus de 9 mois depuis la fin du mandat du dernier conseil d‘administration… Entre le vote de la loi en 2006 et la mi 2008, peu de choses ont bougé. Puis ce fut la précipitation. Dans l’ordre ? Peut-être mais pas très efficace. La preuve !

Aucune discussion (ni consultation ou concertation) sur la charte n’est engagée et il a fallu attendre avril 2009 pour avoir un décret après une consultation, comme souvent, précipitée. Et curieusement, des parlementaires ayant voté la loi ou s’étant abstenus disent qu’il aurait fallu établir les chartes avant d’obtenir un décret. Que penser ?

Peu importe. Le fait est qu’il y a autant de mécontents que de satisfaits. C’est selon le niveau de subventions de telle ou telle commune. La superposition des cartes « aides accordées » et « niveau de satisfaction » est d’ailleurs assez significative. Toujours est-il que le décret fait l’objet d’une procédure en demande d’annulation devant le Tribunal Administratif. En attendant, il est applicable.

Et l’arrêté de nomination des membres du Conseil d’Administration ?
Beaucoup de tergiversations et de manœuvres de petite politique qui n’honorent guère la démocratie au profit de la pluralité des idées pour parvenir à mettre en place un Conseil d’Administration au Parc National.

Un premier arrêté est pris en juillet 2009 après avoir fait l’objet de discussions et d’échanges entre les parties et le Préfet des Hautes-Pyrénées. Un consensus avec un équilibre politique était trouvé pour la satisfaction générale. Mais, fait nouveau, Marie-Lise Broueilh, Présidente de l’ASPP 65 (Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Pyrénéen) récemment agréée « association de protection de l’environnement », était nommée « représentante d’associations de protection de l’environnement » au même titre que Gérard Caussimont, Président du FIEP (association affiliée à la fédération FNE) dont nous connaissons l’engagement en faveur des importations d’ours dans les Pyrénées qui a, en plus, le privilège de cumuler avec la vice-présidence du Conseil Scientifique.

Les « écolos » pas contents !
Il fallait s’y attendre. Le mécontentement du mouvement écologiste s’est immédiatement manifesté. « Une anti-ours au Parc National ! » n’était pas, à leurs yeux, acceptable et politiquement correct. Vision démagogique pour ne pas dire « sectaire » selon le terme de l’ASPP 65, de ces mouvements à forte plus value financière, ils ont alors pris pour cible, Marie-Lise Broueilh sans aucun souci de réflexion ni aucun discernement. En effet, la présidente de l’ASPP 65 était déjà dans l’ancien CA avec une compétence agricole. Par ailleurs, ASPP 65 est, depuis sa création en 2000, dans de nombreux comités de suivi Natura 2000 et siège au comité départemental de gestion de l’espace. Curieusement, ces associations n’ont rien dit depuis 9 ans. « Une anti-ours au Parc National » et ailleurs ne date donc pas d’aujourd’hui.

Une anti-ours au Parc National est inacceptable !
Crime de lèse majesté ! Selon les mouvements écologistes et notamment FNE et ses associations satellitaires, il était impensable qu’une anti-ours parvienne à ce niveau de responsabilité. Et pourtant, elle y était depuis plusieurs années. D’autres membres du CA, assez nombreux, sont également hostiles aux importations d’ours et, le clou de l’affaire, en 2006, le Conseil Scientifique du Parc a émis un avis défavorable à « la réintroduction d’ours ». De nombreux élus locaux siégeant au CA du PNP se sont prononcés contre les importations et le plan ours. Le plus bel exemple est le Conseil Général des Hautes-Pyrénées qui, à la majorité, s’est prononcé contre. Toutes ces personnes doivent elles être exclues du CA ? Pourquoi seulement Marie-Lise Broueilh ? Parce que l’écologie conventionnelle perdait un siège alors que Caussimont en occupe deux à lui tout seul ? Ou parce que l’ASPP 65 véhicule des valeurs écologiques de qualité aux côtés des acteurs locaux ?

Le coup de force de FNE
Dès la parution de l’arrêté de nomination de juillet 2009, le lobbying de FNE est entré en action. Très vite, le Ministère de l’Ecologie a courbé l’échine et donné satisfaction à cette organisation qui est financée à 73% (chiffres 2008 selon le site Web de cette association) par l’Etat et donc les contribuables français. Il fallait trouver un moyen pour évincer Matie-Lise Broueilh. Vu les motifs invoqués, il était clair qu’il aurait fallu éliminer pratiquement tous les élus. Déjà qu’il y avait plusieurs démissionnaires dans les Pyrénées-Atlantiques, cela faisait désordre. Pour faire avaler la pilule à l’ASPP 65 et à la Chambre d’Agriculture qui servait ce conciliateur des astuces plus ou moins sérieuses étaient proposées alors que la décision était déjà prise et annoncée par FNE dans un communiqué du 7 août 2009. La FNE n’était pas seule à la manœuvre. Un élu non négligeable de la vallée des Gaves qui rêve de l’importation de deux femelles ourses en Béarn a mis tout son cœur pour écarter Marie-Lise Broueilh. Il se pourrait qu’à terme, l’ASPP 65 et des élus s’en souviennent le moment venu. Encore une affaire à suivre.

Des solutions de remplacement du Ministère de l’Ecologie
Au milieu de tout ce désordre sous influence, Bernard Souberbielle, proposé à l’origine, par la chambre d’agriculture pour être nommé en qualité de personne « compétente en matière d’agriculture », laisse cette place à Marie-Lise Broueilh pour devenir une « personnalité à compétence nationale » nommé par le Ministre de l’Ecologie. Un arrêté modificatif de celui de juillet est pris le 17 septembre pour donner satisfaction à FNE.

« Mon ministre c’est Jean-Louis Cazaubon (Président de la Chambre d’Agriculture) » se plait à dire le Maire de Betpouey. Ce changement d’affectation ne changera donc pas grand-chose sauf que Bernard Souberbielle occupe maintenant la place d’Alain Escaffre, personne très compétente. Il avait notamment participé à l’élaboration du rapport à mi-parcours sur l’ours commandé par la secrétaire d’Etat à l’Ecologie. Concrètement, au cours des séances du CA, le maire de Betpouey siège à côté de Marie-Odile Guth qui, avec un de ses collègues, Baque, a établi un rapport expliquant que dans les Alpes et les Pyrénées, contrairement au Massif Central, il n’y a pas d’élevage extensif. En conséquence, il est possible d’accueillir des grands prédateurs. Vont-ils rester longtemps l’un à côté de l’autre ?

Et Marie-Lise Broueilh ?
Evincée de sa qualité de « représentant d’une association de protection de l’environnement », elle prend la place de Bernard Souberbielle comme personne « compétente en matière d’agriculture », qualité qu’elle occupait précédemment. FNE a retrouvé son poste et se tait. Ce n’était donc pas une affaire pro ou anti-ours, pour ou contre Marie-Lise Broueilh mais tout simplement une question de principe pour être au CA du PNP et se faire un petit plaisir ou disposer d’une tribune.

Pourquoi toute cette salade ?
Tout simplement pour laisser une place supplémentaire à la FNE, « organisation écologiste sectaire » selon l’ADDIP, qui a déjà une place à travers le FIEP présidé par Gérard Caussimont. Et, pour parfaire le monopole des idées environnementales, Gérard Caussimont devient « cumulard » en étant à la fois au Conseil d’Administration et vice-président du Conseil Scientifique du Parc. Tout ceci est le résultat de pressions exercées par FNE (France Nature Environnement) sur le Ministère qui a fini par céder. Un communiqué du 7 août de cette association en apporte la preuve. Qui dirige le Ministère ? Qui est le patron ? Vous l’aurez compris : une association financée à 73% par des fonds publics. C’est le monde à l’envers !

Epilogue provisoire
Au final, l’ASPP 65 n’est peut-être pas perdante car, si à travers Marie-Lise Broueilh elle ne représente pas les associations de protection de l’environnement, elle a un vice-président et, en définitive, beaucoup de membres au sein même du Conseil d’Administration. La grande question d’avenir est : la FNE remettra-t-elle en cause l’élection de Bernard Souberbielle à la vice-présidence ?

Un CA installé et un président élu
Pour de nombreuses collectivités et éleveurs qui attendent le versement d’aides et subventions, il était urgent que le Conseil d’administration s’installe pour prendre les décisions qui s’imposent. Ce fut fait le vendredi 9 octobre avec un bureau qui a été élu alors que le CA est incomplet à la suite de démissions de Béarnais. Par ailleurs, plusieurs procédures contentieuses sont engagées. L’idée de devoir tout recommencer n’est pas à exclure. En attendant, ont été élus un président André Berdou, Conseiller Général du haut-Ossau et deux vice-présidents des Hautes-Pyrénées, Georges Azavant, conseiller général et Bernard Souverbielle, maire de Betpouey.

Alors qu’il y a tant à faire pour la protection de l’environnement, la conservation de la biodiversité, le pastoralisme qui va avec et que, les éleveurs de montagne participent à ces efforts depuis très longtemps, d’autres s’amusent à manœuvrer et à détruire à petit feu un patrimoine construit de longue date par l’homme. Pour sa part, l’ASPP 65 ne semble pas décidée à baisser les bras même si elle perd une bataille devant les juges. Contrairement aux associations environnementalistes, elle a le bénéfice du terrain, l’appui des territoires et, semble se renforcer par des adhésions extérieures qui constituent une précieuse aide à défaut de subventions.

Nous n’avons pas fini d’entendre parler du Parc National, dans les Hautes-Pyrénées comme dans les Pyrénées-Atlantiques où c’est un autre problème.

Texte et photos Louis Dollo

Une satisfaction mesurée pour André Berdou

A sa sortie du Conseil d’Administration, André Berdou affichait une satisfaction mesurée dans ses nouvelles fonctions de Président du Parc National. Conscient de ses responsabilités il souhaite « travailler avec tout le monde ».

Il note que sur 52 membres, 44 ont siégé pour ce premier Conseil d’Administration dont 15 représentants des élus des Hautes-Pyrénées parmi lesquels Chantal Robin-Rodrigo alors que les Pyrénées-Atlantiques se limitaient à 3 élus dont André Berdou.

Le Président est conscient de la lourde tâche qui est la sienne mais se montre confiant pour les 6 années de son mandat. Il envisage de rencontrer tout le monde pour « mettre en place la Charte » d’ici 2012 qui sera le contrat que les communes pourront signer ou non avec le Parc. Il a conscience que certaines dispositions du décret doivent faire l’objet « d’assouplissements ». Il précise qu’il « veut faire bouger les lignes ». Pour ce qui est des introductions d’ours, contrairement à son prédécesseur qui voyait arriver deux femelles en Béarn, André Berdou se dit hostile à une telle opération en précisant que « Le projet n’est pas mûr », ce qui ne signifie pas qu’il est abandonné alors que le Directeur, Gilles Perron, tape en touche en indiquant que c’est de « la prérogative du gouvernement ». Néanmoins, l’article 5 du décret lui donne quelques prérogatives nouvelles.

Le Conseil d’Administration devrait à nouveau se réunir début novembre et vers la mi-décembre.

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NOS VIDEOS
Interview de Gilles Perron, directeur du Parc National des Pyrénées
Interview de Bernard Souverbielle, vice-président du Parc National des Pyrénées


Bernard Souberbielle vice Président du Parc National.
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Interview de Marie-Lise Broueilh, membre du CA


Marie-Lise Broueilh Présidente de L’ASPP 65
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