France Telecom,
une entreprise pour pays émergeant ?

Ce fleuron de la télécommunication française apparaît bien, de par son comportement, comme une de ces entreprises que nous rencontrons au Pérou, Bolivie, Népal ou encore au fond des vallées himalayennes de l’Inde.

Il s’agit bien de comportements et non de moyens.

Tout le monde a eu une panne et connaît le numéro de la « hotline ». Tout le monde connaît aussi le résultat : RIEN


C’est ce qui se passe depuis quelques jours en Pays Toy où les connexions Internet sont assurées par un réseau filaire traditionnel sur des structures France Télécom. Situation ennuyeuse pour nos nombreux lecteurs dans cette vallée. Nous avons pu rencontrer un  habitant de la Batsus qui nous a raconté son histoire tout à fait incroyable.

Après avoir eu une personne anonyme sur la hotline, un  technicien d’une entreprise sous-traitante  est venu chez lui. A tout vérifié. Ne trouvant rien, il en conclut que le problème vient de l’ordinateur. C’est toujours comme ça… C’est tellement facile…. Et au bout du compte, il paie le déplacement.

Un habitant de Luz nous signale 48h de panne ce week-end. Tout en sachant que la ligne n’est pas suffisante pour avoir l’image de Skype. Pire quelques rues plus loin, on ne peut même pas avoir l’audio sur Skype. C’est dire l’état du réseau France Télécom. Mais comme toujours, on nous dira que ça vient de l’ordinateur. Difficile à croire lorsque ça fonctionne depuis un autre lieu. Eh oui… des ordinateurs, ça se déplace aussi facilement qu’un piéton.

A Betpouey, un usager professionnel nous signale que le fonctionnement reste très aléatoire et qu’il est difficile de travailler ainsi. Le voisin nous raconte son histoire :

« L’an dernier, et 3 ou 4 fois auparavant, j’avais signalé à FT un boitier de raccordement, au bord de la route de Barèges, ouvert, exposé aux projections des chasse-neige et aux intempéries .Ils m’ont envoyé, a domicile, un « Technicien ». Il a commencé de vérifier mon installation perso, après le raccordement jusqu’au boitier commun, ensuite la ligne avec France Télécom.  Pour lui tout était normal. Au bout d’un moment et après une presque colère, il a daigné m’écouter ! Et il a fallu que je le conduise sur les lieux alors qu’il venait de passer devant. !!!  En remplacement du capot dudit boitier, il y a mis un sac poubelle, deux élastiques et voilà !!! Quelques jours après je recevais 80 euros à payer pour l’intervention !!!!!!
« Le sac poubelle s’est déchiré, depuis et à chaque période de mauvais temps on a des problèmes de téléphone et d’Internet.
« Quand le souci ne vient pas du répartiteur de Pierrefitte comme souvent. »

Le problème est identifié, signalé, vérifié mais personne ne bouge. Un an après le boitier est toujours dans le même état comme en témoignent les photos jointes. Mais le souci est que l'entreprise sous-traitante pour France Télécom n'intervient que sur mandatement et ne s'occupent que de la panne signalée. Et personne n’imagine ou ne veut savoir que la panne n’est pas chez l’usager mais sur la voie publique. Alors on tourne en rond et la situation se dégrade un peu partout….

Ne nous arrêtons pas à Betpouey. Il suffit de regarder autour de soi pour constater que des boitiers , dans cet état, il y en a beaucoup d’autres. Nous passons à côté et, par habitude, nous ne les voyons plus…. Nous pouvons en observer notamment dans les gorges ou encore du côté de Sers… Bref ! C’est une culture qui se développe comme dans les pays émergeants. On répare avec des bricoles, on remplace un capot avec un sac poubelle, etc…. Sauf que le Pays Toy n’est pas un pays émergeant. Alors, il va bien falloir que France Télécom remette son réseau en état, faute de quoi, en l’absence de service correctement rendu d’autres solutions plus radicales pourraient être employées selon certains usagers quelque peu exaspérés par le comportement de l’opérateur.

A une époque où il est question de haut-débit et d’internet sur 100% du territoire, nous pouvons raisonnablement nous interroger sur le devenir des sommes investies par le Conseil Général.

Epilogue… ou presque : Au moment où nous mettons cet article en ligne, nous apprenons qu’un technicien  (apparemment un vrai) voyant des dialogues sur Facebook annonce son déplacement pour aujourd’hui dans la Batsus. Attendons le résultat.

Louis Dollo

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